mardi 6 mars 2018

La Martinique, terre mariale

Notre Dame de Rocamadour, l'escale martiniquaise 
L'escale martiniquaise s'est prolongée par la force des aléas techniques et météorologiques, pour le plus grand bonheur de l'équipage, Notre Dame de Rocamadour en tête. Nous avons trouvé ici un accueil spirituel des plus chaleureux et des plus enthousiaste. Notre vierge pèlerine s'est sentie chez elle, en famille, en paroisse. Nul doute qu'elle ait laissé sur cette belle île moultes grâces et bénédictions. Nous avons pu prier à deux reprises dans des familles, qui pour l'occasion avaient convoquées voisins et amis, et organisées la rencontre dans la simplicité. La paroisse de Sainte Anne nous a réservé elle aussi un bel accueil. Marie a pu être présente dans le chœur durant une adoration et une eucharistie. Autant dire que le petit stock de médailles et d'images de Rocamadour s'est vite épuisé. Je suis aussi particulièrement satisfait de pouvoir entreprendre des conversations spirituelles avec nos voisins de mouillage. Le fait que notre vierge soit celle-là même de l’aumônerie du Vendée Globe nous ouvre les portes de la spiritualité de ces navigateurs. Jamais je n'aurais imaginé parler de l'Immaculée conception au cours de soirées de mouillage! Merci NDR!
Durant près de trois semaines, le vent et les grains nous ont incités à rester à l'abri de la baie du Marin. Cela nous a laissé le temps de bricoler. Le manque d'énergie nous contraignait à barrer de longues heures, au cours des traversées. A trois, cela n'engendrait qu'un peu de fatigue ; mais seul avec Edgar, il n'est plus question d'être coincé à la barre, de devoir en plus gérer l'école, les repas, l'entretien. Nous avons équipé le Fetia d'une éolienne. Quelle aventure ! Dans un souci d'économie, le premier modèle que nous installons est une occasion « quasi neuve ». Il faut une semaine pour réunir les éléments, le mât, l'usinage du mât, les haubans, les câbles électriques. L'engin est garanti par le vendeur. Je ne me soucie donc pas de la tester ; erreur ! Posée dans les règles de l'art sur l'arrière bâbord, elle tourne fièrement dans le vent, du haut de son perchoir, … mais ne charge pas un électron. Retour au vendeur qui constate qu'en effet, l'éolienne présente un défaut. Contraints et forcés, il nous faut nous tourner vers du matériel neuf. Ici, les revendeurs ne proposent que le haut de gamme, la Silentwind, qui équipe la majorité des voiliers autour de nous. De l'avis unanime, ça marche fort. Avec ça, plus de problèmes d'énergie : on peut laisser le pilote en marche 24h/24, mais aussi les ordinateurs, les éclairages, les chargeurs. Le seul souci, c'est qu'elle est chère, et plus encore sur cette île française où les douanes et divers parasites administratifs se gavent de taxes imbéciles. Le mât de cette éolienne est bien évidemment différent de celui de la précédente. Une fois encore, nous voulons économiser et achetons l'éolienne neuve sans son régulateur. Un voilier voisin nous a en effet proposé de nous céder au tiers du prix martiniquais un régulateur neuf qu'il a en doublon. C'est celui de la marque, vendu dans sa boite avec sa notice et une facture d'achat. Il n'a jamais été monté. Pourquoi dès lors douter de son fonctionnement ? Comment appeler cela sinon la malédiction de l'éolienne ? Avec l'aide précieuse d'Edgar, j'installe le beau moulin à vent tout neuf et je le branche, m'assurant de respecter toutes les cotes et recommandations, Une petite brise arrive, le voyant de régulation s'éteint, l'éolienne se met à tourner joliment ; … mais rien n'en sort, pas un électron. Le beau régulateur neuf d'occasion ne régule rien du tout. Retour au vendeur qui nous rembourse et achat du régulateur neuf et garanti, au prix fort.
Edgar, mon équipier de choc, s'est constitué un petit groupe d'amis de son âge. Je pense qu'il souffrira de devoir partir. Au revoir Laura, sa bonne amie suisse. Ne t'inquiète pas fils, tu la reverras certainement.
Nous sommes désormais sur le départ. Reste quelques détails et formalités, puis nous filons sur Panama, à 1250 miles nautiques, soit une semaine et demi de mer. Là-bas nous franchirons le canal et accueillerons à bord jusqu'à Tahiti, un nouveau membre de l'association, lui-même pèlerin de saint Jacques, Marc Antoine, canadien et caméraman. J'espère que grâce à lui, nous aurons enfin des images dignes de ce nom!

Régis


1 commentaire:

  1. Ohé glorieux pélerins des mers,apparement donc, finis les coups de barre. A mon retour de mer je suis resté bien perché pendant au moins 2 semaines,c était cool de savourer. Une entorse du genou m a vite, trop vite ramené sur terre! Avec moult boulot a assurer j ai du gerer et trinquer , l aventure n était pas encore finie. J attend des vidéos avec impatience,surtout celle ou je suis a la barre et qu Edgar a promis de m envoyer!
    Gaetan

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