mercredi 4 avril 2018

Le mot du président

Bonjour, chers amis et soutiens,


Voilà que le pèlerinage marial que nous pensions être un tour du monde, se transforme en transat pour Marie et son équipage remonte désormais les côtes Atlantique afin de trouver un bon chemin pour le retour dans des conditions optimales. Le voyage devrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'été pour parvenir à Brest.


Merci d'abord à Régis, Edgar et Bernadette pour cet engagement total de presque un an déjà dans ce projet fou et qui ont tout donné pour faire avancer Marie le plus loin possible ! Qui aurait pu faire cela ?


Merci à tous les donateurs et priants qui ont permis par leurs efforts et des fois, je le sais, en prenant sur leur nécessaire, à Marie d'arriver jusque Panama ! Mais voilà les voies de Dieu sont impénétrables et bien que les signes ne nous aient pas manqués, il faut s'en remettre à la réalité : les conditions pour l'équipage sont trop tendues et incertaines pour aller plus loin. Il faut cependant ne pas les abandonner maintenant car ils doivent pouvoir rentrer en France !!!


Maintenant, je tiens à remercier particulièrement notre ami québecois d'infortune qui n'a pas pu embarquer sur le Maris Stella (Fétia No Té Moana) pour des raisons personnelles. Au Québec, il a réuni pour le pèlerinage une somme importante qui a permis au navire d'être équipé d'une éolienne neuve et de remplacer une voile fichue ainsi que d'assurer la caisse de bord pour une longue période.

D'ailleurs à ce propos,  il m'a missionné pour une mise au point.
Dans son dernier post, Régis a mal interprété la décision de notre ami québecois en reliant celle-ci à son amitié avec le Père Patrick de Vergeron, ermite de la Communauté Saint Jean.
Ayant eu une longue conversation avec lui, ce n'est pas cette relation qui a posé problème mais le fait que le pèlerinage n'avait pas reçu la bénédiction de l'évêque de Cahors. Il a senti une certaine tension avec l’Église et donc il s'est demandé si son engagement dans ce pèlerinage ne le rendrait pas de facto solidaire de certaines positions privées... difficile de dire le contraire !

Pour finir, le Père Patrick n'est pas responsable, ni à l'origine de l'existence de ce pèlerinage qui a été initié par Régis, c'est son projet, et moi-même qui l'ai soutenu.


L'aventure continue donc pour Régis, Edgar et Bernadette, jusqu'au retour à Brest et ensuite dans le pèlerinage de leur vie sur terre. C'est une famille d'aventuriers, de chercheurs de Vérité, de pèlerins qui nous étonnera encore j'en suis sûr !


D'ici là nous continuerons d'alimenter le blog lorsque Régis aura de la connexion.


Dans la joie et la paix du Christ ressuscité,

Jean Noël

mardi 27 mars 2018

Panama, les amis du père Patrick et toute cette sorte de chose, ou comment se griller dans l'Eglise à cause de ses amitiés

Chers amis, le Fetia no te Moana est ancré dans le port de Colon, Panama, depuis jeudi 22 mars au soir. La traversée depuis la Martinique s'est très bien passée. Edgar et moi étions seuls à bord durant ces 11 jours, au portant, détendus et motivés. A Colon, nous avions rendez-vous avec un membre de l'association, pèlerin de saint Jacques, qui est en lien avec nous depuis plusieurs mois et semblait lui même très motivé, désireux de traverser le Pacifique avec nous. C'est un peu grâce à lui que nous sommes parvenus jusqu'ici, car je vous rappelle que le moral de l'équipage n'était pas au beau fixe en Martinique : manque de financement, de matériel, accueil mitigé, pour ne pas dire glacial, de l'Eglise (mais pas des catholiques heureusement!). Cet équipier arrivait comme la providence, avec une caméra professionnelle, des moyens, un souffle spirituel.

Or voici qu'après un jour et demi passés avec nous, au beau milieu d'une conversation sur la fin des temps et au sortir de la messe des Rameaux, notre équipier nous annonce qu'il ne poursuivra pas avec nous. Ses motivations ne m'ont pas parues très justes. Pour info, était en cause mon amitié avec le père Patrick, qui pouvait nuire au bon déroulement de sa vocation dans l'Eglise ; mazette ! Oui le père Patrick est mon ami. Oui, j'aime parler avec lui de la fin des temps. Oui, il dérange les cathos qui ne veulent surtout pas aborder les sujets qui font réfléchir. Non, je ne remettrai pas en cause cette amitié. De toutes façons, le mal est fait. Même si je reniais publiquement mon ami, étant l'auteur de la série de vidéos « les entretiens du père Nathan », dûment interdites pas la communauté st Jean, et quelques évêques m'ayant définitivement taxé de réactionnaire, je suis fiché à vie. L'équipier a donc débarqué son matériel, (nous faisant croire au passage que c'était pour porter son sac à dos de pèlerin à la messe afin de bien entrer dans l'esprit du pèlerinage maritime, sans blague!) et nous a plantés Edgar et moi au beau milieu du port de Colon. Pardon si je vous parais énervé, je le suis en vérité, et pas qu'un peu. Cet abandon aux portes du Pacifique nous met à plat. S'en est trop.

L'équipage a donc décidé de ne pas franchir les écluses et d'entamer une remontée au près vers la Jamaïque, puis de considérer sérieusement une transat retour par les Açores. Nous restons dans l'esprit du pèlerinage, mais nous contenterons d'un tour d'Atlantique. Nous revoyons notre programme à la baisse, par la force des événements. Ce n'est peut-être que partie remise. Quoiqu'il en soit, notre décision nous semble prudente. Notre décision laisse un sentiment d'inachevé. Je conçois la déception de tous ceux qui nous soutiennent et nous suivent. Je tiens à les rassurer: nous prenons le chemin du retour, certes, mais le voyage est loin d'être terminé pour autant.
A partir de maintenant, fini le vent arrière. Il va falloir crocher dedans au près, contre les alizés, pour nous sortir de la nasse Colombienne. Samedi, le vent mollit enfin, après deux mois de force 5/6. Impossible de rater cette fenêtre sensée durer quelques jours. Il faut impérativement en profiter pour remonter au nord le plus possible. Sans doute notre première escale sera-t-elle l'île de san Andres, Colombie. Mais si le vent est bon, nous croiserons au large et poursuivrons vers les Caïmans au nord ouest de la Jamaïque. Nous passerons Pâques en mer, que Dieu nous pardonne.

mardi 6 mars 2018

La Martinique, terre mariale

Notre Dame de Rocamadour, l'escale martiniquaise 
L'escale martiniquaise s'est prolongée par la force des aléas techniques et météorologiques, pour le plus grand bonheur de l'équipage, Notre Dame de Rocamadour en tête. Nous avons trouvé ici un accueil spirituel des plus chaleureux et des plus enthousiaste. Notre vierge pèlerine s'est sentie chez elle, en famille, en paroisse. Nul doute qu'elle ait laissé sur cette belle île moultes grâces et bénédictions. Nous avons pu prier à deux reprises dans des familles, qui pour l'occasion avaient convoquées voisins et amis, et organisées la rencontre dans la simplicité. La paroisse de Sainte Anne nous a réservé elle aussi un bel accueil. Marie a pu être présente dans le chœur durant une adoration et une eucharistie. Autant dire que le petit stock de médailles et d'images de Rocamadour s'est vite épuisé. Je suis aussi particulièrement satisfait de pouvoir entreprendre des conversations spirituelles avec nos voisins de mouillage. Le fait que notre vierge soit celle-là même de l’aumônerie du Vendée Globe nous ouvre les portes de la spiritualité de ces navigateurs. Jamais je n'aurais imaginé parler de l'Immaculée conception au cours de soirées de mouillage! Merci NDR!
Durant près de trois semaines, le vent et les grains nous ont incités à rester à l'abri de la baie du Marin. Cela nous a laissé le temps de bricoler. Le manque d'énergie nous contraignait à barrer de longues heures, au cours des traversées. A trois, cela n'engendrait qu'un peu de fatigue ; mais seul avec Edgar, il n'est plus question d'être coincé à la barre, de devoir en plus gérer l'école, les repas, l'entretien. Nous avons équipé le Fetia d'une éolienne. Quelle aventure ! Dans un souci d'économie, le premier modèle que nous installons est une occasion « quasi neuve ». Il faut une semaine pour réunir les éléments, le mât, l'usinage du mât, les haubans, les câbles électriques. L'engin est garanti par le vendeur. Je ne me soucie donc pas de la tester ; erreur ! Posée dans les règles de l'art sur l'arrière bâbord, elle tourne fièrement dans le vent, du haut de son perchoir, … mais ne charge pas un électron. Retour au vendeur qui constate qu'en effet, l'éolienne présente un défaut. Contraints et forcés, il nous faut nous tourner vers du matériel neuf. Ici, les revendeurs ne proposent que le haut de gamme, la Silentwind, qui équipe la majorité des voiliers autour de nous. De l'avis unanime, ça marche fort. Avec ça, plus de problèmes d'énergie : on peut laisser le pilote en marche 24h/24, mais aussi les ordinateurs, les éclairages, les chargeurs. Le seul souci, c'est qu'elle est chère, et plus encore sur cette île française où les douanes et divers parasites administratifs se gavent de taxes imbéciles. Le mât de cette éolienne est bien évidemment différent de celui de la précédente. Une fois encore, nous voulons économiser et achetons l'éolienne neuve sans son régulateur. Un voilier voisin nous a en effet proposé de nous céder au tiers du prix martiniquais un régulateur neuf qu'il a en doublon. C'est celui de la marque, vendu dans sa boite avec sa notice et une facture d'achat. Il n'a jamais été monté. Pourquoi dès lors douter de son fonctionnement ? Comment appeler cela sinon la malédiction de l'éolienne ? Avec l'aide précieuse d'Edgar, j'installe le beau moulin à vent tout neuf et je le branche, m'assurant de respecter toutes les cotes et recommandations, Une petite brise arrive, le voyant de régulation s'éteint, l'éolienne se met à tourner joliment ; … mais rien n'en sort, pas un électron. Le beau régulateur neuf d'occasion ne régule rien du tout. Retour au vendeur qui nous rembourse et achat du régulateur neuf et garanti, au prix fort.
Edgar, mon équipier de choc, s'est constitué un petit groupe d'amis de son âge. Je pense qu'il souffrira de devoir partir. Au revoir Laura, sa bonne amie suisse. Ne t'inquiète pas fils, tu la reverras certainement.
Nous sommes désormais sur le départ. Reste quelques détails et formalités, puis nous filons sur Panama, à 1250 miles nautiques, soit une semaine et demi de mer. Là-bas nous franchirons le canal et accueillerons à bord jusqu'à Tahiti, un nouveau membre de l'association, lui-même pèlerin de saint Jacques, Marc Antoine, canadien et caméraman. J'espère que grâce à lui, nous aurons enfin des images dignes de ce nom!

Régis


jeudi 15 février 2018

Baie de Sainte Anne en Martinique

Bonjour à tous. Le Fetia est en Martinique, mouillé en baie de Sainte Anne, près du Marin, depuis plusieurs jours. Je n'ai pas eu de connexion internet à proximité du voilier, d'où mon long silence. Rassurez-vous, tout va bien.


Traversée de 23 jours comme annoncé avant le départ. Pus précis que le TGV. Nous avons suivi une route assez sud, plus sud que l'orthodromie (héhé, demandez à un marin de vous expliquer ce que c'est ce truc). Nous avons traversé un océan presque couvert d'algues. Ces sargasses à perte de vue sont parait-il un phénomène nouveau. Les prêtres, religieux et théologiens me diront certainement que ça n'a aucun rapport et que ce n'est pas conforme à une bonne lecture de l'Apocalypse; il n'empêche que je ne peux pas m’empêcher de penser à la mer rouge comme du sang... Impossible de pêcher; la ligne se remplissait en quelques minutes d'une chevelure lourde. Chose curieuse, nous n'avons aperçu aucun cétacé, ni baleine, ni globi, ni dauphin. De même, aucune coryphène le long du bateau, ces beaux poissons arc en ciel qui accompagnent toujours les voiliers sous les tropiques. Là, rien, pas un poisson. Comme si la mer était morte. C'était tout de même un peu angoissant. Notre voilier sans quille et sans appendices passait sur les algues, mais ce n'était pas le cas des quillards rencontrés sous ces latitudes. Certains devait mettre en panne et passer plusieurs minutes à sortir les paquets d'algues des safrans. Sinon, le voilier s'est très bien comporté. Rien de cassé, confort plutôt correct dans une mer souvent grosse et croisée. Nous avons beaucoup barré, par manque d'énergie, ce qui à occupé nos longues journées. Nuits sous pilote à l'abri du très utile détecteur de radar.
Depuis notre arrivée, nous préparons le cata pour la suite du voyage. Nouveau génois, (celui d'origine étant délaminé et hors d'usage), embase du pilote encore renforcée au moyen de plaques d'inox, éolienne, batteries dédiées au pilote et autre petites améliorations que cette longue virée océanique ont fait apparaitre: une vanne par ci, un point de polyuréthane par là, un boulon bloqué au frein filet ici...
Nous sommes très agréablement surpris par l'accueil des martiniquais, souriants et détendus. L'île est belle, les gens sympas; on y resterait!
Et la messe ici, c'est quelque chose. Avis au commun des européens habitué à une petite heure vite fait: ici, la grand messe dominicale commence à 9 h et s'achève vers 11h30. Et croyez moi, on ne voit pas le temps passer. On prie, on chante (oui oui, même moi qui ne suis pas trop chanteur), on danse même un peu. Il y a une bénédiction pour les anniversaires de mariage, les anniversaires tout court, les nouveaux arrivés, les malades. Puis un pot à la sortie. C'est une communauté chrétienne extrêmement vivante, pleine de jeunes, souriante, gaie, belle, Alleluia!
ND de Rocamadour est visitée par des amis marins qui reçoivent leur sportelle (médaille de Rocamadour), mais reste à bord pour le moment, dans l'attente d'une autorisation officielle de monseigneur Macaire pour débarquer. C'est un peu procédurier, mais nous avons bon espoir. A suivre
Je rappelle aux lecteurs qui ne sont pas adhérents à l'association les voiles de l'Immaculée, que ce geste est important et permet à Marie d'avancer et à l'équipage de son bateau de manger à peu près à sa faim.

jeudi 1 février 2018


Arrivée de l'équipage du Fétia No Te Moana (Maris Stella) en Martinique ce jour en Baie Sainte Anne après 23 jours de traversée de l'Atlantique. L'équipage et le navire vont bien. Quelques jours de repos bien mérité avant que Régis ne nous relate sa traversée avec Edgar et Gaetan l'équipier pour cette traversée. Le peuple de Martinique reçoit la visite de la Vierge de Rocamadour et des pèlerins Régis et Edgar.
Ave Maris Stella.
Jean Noël

lundi 8 janvier 2018

Départ pour le Marin

Le Fetia no te Moana lève l'ancre mardi pour les Antilles. Nous quittons Las Palmas à Gran Canaria après avoir préparé le bateau, rajouté un panneau solaire et un régulateur plus puissant, avoir changé une partie des écoutes, changé les lattes cassées, réparé quelques accros dans les voiles, révisé le moteur, réparé le hors bord de l'annexe... Gaétan est arrivé le 6 janvier. Depuis son arrivée, le vent souffle en N/O à 30 nœuds. L'Alizé est de retour à partir de mardi, un peu musclé. Il faudra s'attendre à du 20/25nd tout au long de la première semaine. C'est du plein vent arrière, ce qui serait parfait sans une houle de nord ouest. Pour tous les amis qui pensent que l'alizé ce n'est que du bonheur, comme j'ai pu le lire dans certains messages reçus, je me dois d'apporter quelques précisions tirées de l'expérience: "l'Alizé que du bonheur", c'est de la littérature. C'est ce qu'on trouve dans les livres d'Antoine qui cherche à vendre du rêve. On s'y gèle la nuit, on s'y fait brasser par des régimes de houle croisés qui tournent toutes les 48h, on ne peut y attendre de la pétole, mais plutôt du vent soutenu qui use les équipages et les bateaux. En clair, on est généralement content quand ça s'arrête! Cela dit, ce n'est tout de même pas l'enfer, rassurez-vous.
Nous ne donnerons pas de nouvelles durant une vingtaine de jours, disons 23. Si c'est 15, tant mieux pour les familles et amis qui attendront un signe de l'équipage avec impatience.
Bonne année 2018.
Régis

dimanche 7 janvier 2018

Les vœux de Bernadette, l'épouse et la mère, en 2017, l'aventure continue avec la Vierge Marie.